Inventaire des arbres remarquables
du Grand Site Sainte-Victoire
L’inventaire concerne tout le territoire des massifs Concors – Sainte-Victoire, zones rurales et urbaines, les espaces publics et privés, parcs et jardins, parcelles cultivées, bois et forêts. Soit les communes 14 communes des 34 500 hectares du territoire du Grand Site Sainte-Victoire : Aix-en-Provence, Beaurecueil, Chateauneuf-le-Rouge, Jouques, Le Tholonet, Meyrargues, Peyrolles-en-Provence, Puyloubier, Rousset, Saint-Antonin-sur-Bayon, Saint-Marc-Jaumegarde, Saint-Paul-les-Durance, Vauvenargues, Venelles.
Buts de l’inventaire arbrem : permettre aux habitants des massifs Concors – Sainte- Victoire de découvrir les arbres exceptionnels qui occupent une place parfois négligée dans leur paysage quotidien ; participer à leur mise en valeur et sensibiliser les enfants à ce patrimoine végétal.
Une fiche d’enregistrement a été établie par l’EPI, le Grand Site Sainte-Victoire la fait circuler auprès de ses personnes ressources et de la population par l’intermédiaire des mairies. Les localisations d’arbres signalés sont rassemblées au Grand Site et enrichies au fur et à mesure des informations recueillies par les gardes et l’EPI.
Chêne blanc à Saint-Antonin.
Le Grand Site coordonne les différentes recherches effectuées sur le terrain ainsi qu’un premier inventaire photographique et assure l’enregistrement des données recueillies. L’EPI assume la formation des acteurs de terrain, le suivi de ces recherches, les recherches scientifiques (liées à une espèce et à sa place dans le secteur) et l’expertise finale qui permettra de hiérarchiser les arbres jugés comme remarquables sur ce territoire.
Les gardes ayant un secteur géographique établi cernent bien le terrain, certaines connaissances tant d’arbres que de personnes-ressources sont dores et déjà acquises. Après le démarrage du recensement très vite, le constat est évident : beaucoup d’arbres sont intéressants et doivent faire partie de l’inventaire. En allant voir des arbres remarquables signalés dans un lieu, qui peut être lui même exceptionnel (parc de château, emplacement d’ancienne bâtisse), l’on trouve bien d’autres arbres dignes d’intérêt.
A la masse de localisations signalées s’ajoutent les découvertes qui découlent de l’acuité du regard du chercheur. Car si la région, de par sa grande diversité géographique offre des milieux très diversifiés, elle regroupe un foisonnement d’espèces arborées différentes qui constitue l’intérêt de cette étude et aussi sa difficulté en PACA. Il faut forger le regard à une notion de remarquabilité appliquée à des espèces diverses dans des biotopes particuliers, allant des arbres de parc aux espèces parfois peu communes, difficles à identifier jusqu’aux espèces plus forestières.
Alignement d’amandiers.
Un des objectifs du recensement est d’attirer l’attention des collectivités et des particuliers qui possèdent un arbre remarquable en devenir afin qu’ils le préservent. Ainsi dans quelques décennies le patrimoine végétal arboré local pourra-t-il à nouveau être vu et répertorié. En effet les monuments végétaux que nous pourrions trouver et enregistrer sont toujours des êtres vivants soumis aux aléas météorologiques et à la sénescence, n’enregistrer que des arbres cacochymes n’aurait pas de sens quant à la préservation du patrimoine végétal.
La notion de hiérarchisation de la remarquabilité doit aussi s’adapter au territoire. En effet un arbre remarquable pour la commune qui l’abrite, n’aura pas forcément une réelle remarquabilité à l’échelle des massifs Concors-Sainte-Victoire dans leur ensemble et encore moins pour toute la région PACA ; à contrario, un arbre, que nous considérerons comme remarquable, pourra dans quelques cas exceptionnels, l’être au niveau de toute la Région, du Pays comme de la commune. C’est pourquoi nous avons été amené au cours des derniers inventaires effectués à créer une remarquabilité C (communale). Ainsi, même si un enregistrement n’est pas sélectionné au niveau du territoire concerné par la présente étude, les informations ne sont pas perdues et les données enregistrées peuvent être fournies aux communes qui auront à coeur de surveiller les arbres signalés, arbres remarquables de demain.
Arbres, alignements ou peuplements considérés comme remarquables à l’échelle du territoire du Grand Site :
Après analyse 133 arbres sont qualifiés de remarquables répartis dans 45 espèces différentes, témoignant de la grande diversité biologique
- 10 en R1 : arbres très exceptionnels dans leur espèce à l’échelle du territoire. Il convient d’attirer l’attention sur eux, car se sont des témoins irremplaçables
- 41 en R2 : arbres très remarquables, le potentiel des R1 de demain.
- 60 en R3 : arbres remarquables à suivre, souvent moins âgés ou moins développés que les R2 ou à fortiori R1, ces arbres peuvent parfois prendre la relève. Sont aussi qualifiés de R3 des arbres n’ayant que le critère de la taille plancher pour l’espèce, dans le secteur.
- 22 enregistrements sont qualifiés de remarquables à l’échelle de la commune. Insuffisant pour la remarquabilité 3, ces arbres sont intéressants au niveau communal, à communiquer pour surveillance aux services municipaux.
Les différentes espèces rencontrées :
Nom français | Nom scientifique | Nombre d’enregistrements pour cette espèce |
Agave | Agave americana | 1 |
Amandier | Prunus dulcis | 2 |
Arbousier | Arbustus unedo | 2 |
Buis | Buxus sempervirens | 3 |
Câprier commun | Capparis spinosa | 1 |
Cèdre de l’Atlas | Cedrus atlantica glauca | 2 |
Chêne kermes | Quercus coccifera | 1 |
Chêne pubescent | Quercus pubescens | 34 |
Chêne vert | Quercus ilex | 9 |
Cyprès d’Arizona | Cupressus arizonica subsp glabra | 1 |
Cyprès de Provence | Cupressus sempervirens | 3 |
Erable de Montpellier | Acer monspessulanum | 2 |
Frêne commun | Fraxinus excelsior | 2 |
Frêne à feuilles étroites | Fraxinus angustifolia | 1 |
Frêne à fleurs | Fraxinus ornus | 1 |
Genévrier de Phénicie | Juniperus phoenicea | 1 |
Genévrier oxycèdre | Juniperus oxycedrus | 4 |
Hêtre | Fagus sylvatica | 1 |
Houx | Ilex aquifolium | 1 |
Lierre | Hedera helix | 2 |
Marronnier | Aesculus hippocastanum | 4 |
Micocoulier | Celtis australis | 2 |
Mûrier | Morus alba | 4 |
Noyer | Juglans regia | 2 |
Olivier de Bohême | Elagnus angustifolius | 1 |
Orme champêtre | Ulmus campestris | 1 |
Peuplier blanc | Populus alba | 2 |
Peuplier noir | Populus nigra | 4 |
Pin d’Alep | Pinus halepensis | 9 |
Pin maritime | Pinus pinaster | 2 |
Pin Parasol | Pinus pinea | 1 |
Pin sylvestre | Pinus sylvestris | 1 |
Pistachier térébinthe | Pistacia terebinthus | 1 |
Plaqueminier | Diospyros kaki | 1 |
Platane | Platanus x hispanica | 11 |
Poirier faux-amandier | Pyrus amygdaliformis | 3 |
Poirier Saint Jean | Pyrus sp | 2 |
Robinier faux acacia | Robinia pseudoacacia | 1 |
Saule | Salix alba | 2 |
Sorbier domestique | Sorbus domestica | 1 |
Dans les alignements anciens conduisant à des demeures ont été introduites des espèces parfois peu courantes :
Arbre de Judée | Cercis siliquastrum |
Pin laricio | Pinus nigra laricio |
Sapin d’Andalousie | Abies pinsapo |
Tilleul | Tilia cordata |
Erable sycomore | Acer pseudoplatanus |
Les arbres remarquables du Grand Site Sainte-Victoire représentent 45 espèces botaniques différentes.
Ainsi ce travail de recensement du patrimoine arboré prouve-t-il que tout n’a pas brûlé aux alentours de la Sainte-Victoire ! La place marquante dans le paysage et la diversité des espèces rencontrées sont les critères principaux.
Ce premier état des lieux servira de référence, mais un inventaire de ce type n’est jamais clos. Il y a encore à découvrir et surtout à préserver des destructions. Ainsi dans quelques décennies le patrimoine végétal arboré local pourra-t-il à nouveau être vu et répertorié. Il ne faut pas oublier que les monuments végétaux que nous avons enregistrés sont toujours des êtres vivants soumis aux aléas météorologiques et à la sénescence. Cette notion doit rester présente car un arbre ne peut être perpétué à tout prix. Cependant la tronçonneuse est si vite passée…
Laurence Chaber Février 2009.