L’ethnobotanique

Qu’est-ce que l’ethnobotanique ?

L’ethnobotanique se propose d’observer et d’analyser l’évolution de la relation des hommes au végétal dans un contexte et une société donnés. Cette relation homme-végétal, s’est élaborée au fil des temps dans un rapport étroit et quotidien qu’il nous faut comprendre ; nous en développons des exemples dans les Alpes du sud.


L’EPI propose des interventions, des cours, des stages déclinant cette question :
Qu’est-ce que l’Ethnobotanique ?

stage 2016    http://ethnobotanique-epi.org/

Suivant le temps imparti, journée ou semaine, nous abordons ou approfondissons une approche méthodologique et pratique
– les champs de l’ethnobotanique aujourd’hui
– données historiques et méthodologiques
– l’enquête ethnobotanique
– mise en situation, atelier pratique en petit groupe
– restitution des données recueillies


L’ethnobotaniste

Le travail et le rôle de l’ethnobotaniste aujourd’hui est d’observer, d’enregistrer et d’analyser l’évolution de notre relation avec le végétal dans un contexte temporel et sociétal précis, cerné. Nous étudions la transmission des savoirs et savoir-faire liés au végétal, observons comment ils sont exprimés dans la société actuelle et aussi comment se créent ces « traditions » d’usages des plantes dans notre monde multiculturel et planétaire.
L’ethnobotaniste intervient auprès d’étudiants, de professionnels de l’agriculture bio, du tourisme, de l’animation naturaliste ou d’industriels.


 

Ethnobotanique par l’exemple

Pierre Lieutaghi  « Badasson et Cie, tradition médicinale et autres usages des plantes en Haute-Provence ». éditions Actes Sud, Arles, 2009, 713 p.-32 p. de planches illustrées.

Analyses autour d’enquêtes.

A la suite d’une importante enquête ethnobotanique conduite en haute Provence dans les années 1980, Pierre Lieutaghi commente la connaissance populaire des plantes, médicinales en particulier, dans l’état que nous léguait la transmission orale à la fin du XXe siècle. Le corpus global de cette collecte se révèle d’une grande richesse par la quantité des données (plus d’un millier), par la diversité des informations, souvent inédites, et par les multiples questions qu’il pose.
Ces questions touchent à la constitution, à la transmission et à l’évolution des savoirs traditionnels dans nos pays en ce qui concerne la relation à la flore et sa mise en oeuvre en médecine. Contrairement aux idées courantes sur la « tradition », cette connaissance populaire des plantes n’a rien de l’héritage intangible qu’on se serait transmis d’une génération à l’autre, depuis un lointain passé, sans guère d’incidences extérieures. Elle résulte plus largement de nombreuses influences, certaines bien plus anciennes que l’histoire, d’autres très récentes ; l’oral y a rencontré l’écrit, l’empirisme la science.
C’est un patrimoine complexe, regardé d’habitude sous le seul angle de la « recette », mais qui peut enseigner beaucoup sur la perception et l’usage de la flore, de la nature en général. Il y a d’abord l’évidence de la très grande richesse d’une « culture du végétal » restée active jusqu’à notre temps, par laquelle se manifeste le pouvoir de maintenir, de transmettre, de transformer, d’inventer, des sociétés rurales de nos pays.
Cette culture peut détenir des connaissances inconnues de l’écrit, proposer des pistes de nouveauté au savoir pharmacologique actuel. Mais elle est surtout considérée ici dans son rapport avec l’arrière-plan végétal et culturel ; l’auteur tente de comprendre ce qui en fait la spécificité éventuelle, la diversité, la mobilité, ce qui la distingue ou la fait voisine de ce qu’on rencontre en d’autres régions, en d’autres pays.
Ce livre n’est donc pas un manuel de phytothérapie qui voudrait s’inspirer du savoir populaire : c’est un véritable essai de réflexion sur ce savoir, c’est une « ethnobotanique par l’exemple » qui tiendra lieu de repère, souvent comparatif, à toute recherche analogue dans le domaine français, et, plus largement, dans le vaste contexte culturel méditerranéen.

Pierre Lieutaghi, adoptant une démarche d’« écologie des savoirs », met en évidence une quantité de pistes de réflexion nouvelles qui n’intéresseront donc pas seulement l’ethnologue ou l’utilisateur de remèdes végétaux, mais toute personne concernée par la compréhension, plus que jamais nécessaire, de ce qui nous lie aux propositions de la nature.