Etalonnage par espèces

Rappel des critères de la remarquabilité

Les critères de la remarquabilité tels qu’ils ont été définis restent prépondérants en ce qui concerne l’étalonnage.
a/ individu exceptionnel par la taille et/ou l’âge.
b/ espèce rare, individu exceptionnel sur le plan botanique.
c/ alignements remarquables.
d/ ensembles arborés remarquables de plus de 100 ans.
e/ association végétale ligneuse caractéristique d’un milieu naturel exceptionnel.
f/ arbres marqueurs du paysage ou témoins de conditions particulières du milieu.
g/ arbres associés à un bâti typique ou historique.
h/ arbres immortalisés par un artiste, associés à un événement mémorable, etc.

N.B.
1/ Un arbre qui ne paraît pas très exceptionnel en tant qu’individu est pris en compte lorsque son association avec un bâti devient en elle-même importante, ou alors parce qu’il a une place de marqueur paysager.
2/ Un arbre repère ou un alignement s’inscrivent fortement dans un paysage et sont pris en compte à ce titre.

Proposition d’étalonnage sur la base de la circonférence

Dans les catégories qui privilégient l’arbre individu, le travail d’étalonnage (terrain + données de la bibliographie) nous permet de définir les limites à l’intérieur desquelles cet individu peut être considéré comme remarquable.


Mesure de la circonférence
Marronnier de Revest-du-Bion (Alpes de Haute-Provence)

C’est le critère “circonférence” qui vaut d’être retenu en priorité comme marqueur biologique de la remarquabilité, car c’est celui qui exprime le plus manifestement l’ancienneté supposée d’un arbre (même s’il est nécessaire de l’amender en fonction des paramètres stationnels). De surcroît, c’est le seul qui puisse continuer d’être interrogé dans le temps, puisque la taille, les émondages, la foudre, etc., rendent aléatoires les comparaisons relatives à la hauteur du sujet.
Nous avons bien conscience que ce critère ne constitue qu’une approche partielle de la notion de remarquabilité. Des correctifs devront être définis en fonction des autres éléments qui font l’intérêt d’un arbre perçu comme remarquable à l’intérieur de son espèce (contingences biologiques), ou dans le cadre des considérations d’ordre esthétique, historique, culturel, etc.

Toutefois, les dimensions d’un arbre, lorsqu’elles sortent de l’ordinaire, déterminent très habituellement la référence à ces autres considérations. L’indice “circonférence” est donc bien une entrée majeure pour la hiérarchisation des arbres remarquables.

Il convient de rappeler que les conditions stationnelles influent fortement sur le développement des essences ligneuses. Dans la plupart des espèces considérées, des sujets aux dimensions inférieures à la norme ici indiquée peuvent être plus âgés que ceux qui les atteignent.
Ainsi, un chêne pubescent de 3, 50 m de circonférence, soit très en deçà de la limite inférieure de remarquabilité établie pour cette essence (4 m ; voir ci-dessous), pourrait être classé en remarquabilité 2, voire 1, s’il croît en des conditions particulièrement difficiles (lapiaz ou autre sol très maigre) et si, de surcroît, un sondage lui octroie plus de cinq siècles, ce qui est dans l’ordre des probabilités.


Chêne vert de Grambois (Vaucluse) poussant à même la roche.
Difficile de déduire son âge de ses 4.10m de tour de taille.

La limite plancher basée sur la mesure de la circonférence ne saurait représenter en aucun cas un absolu en deçà duquel les arbres considérés ne présenteraient pas d’intérêt.
Dans certains cas, des individus plus ou moins en deçà de la taille proposée seront intégrés dans l’inventaire.

Dans l’état actuel des données la limite inférieure de remarquabilité, considérée du point de vue de la taille, s’établit comme suit, pour le choix d’essence considéré :

Espèce Circonférence du tronc
à 1,30 m du sol
Remarquabilité
Région PACA
Remarquabilité
Luberon
Arbousier 1 m (peu présent)
Arbousier hybride 2 m (pas présent)
Chêne-liège 4 m (pas présent)
Chêne blanc 4 et 5 m 4 m
Chêne vert 3,50 m 3 m
Platane 6 m 5 m
Micocoulier 3 m 3 m
Olivier 4 m 3 m
Pin d’Alep 3 m 3 m
Pin parasol 3 m 3 m
Cèdre 3,50 m 3,50 m
Marronnier 3 m 3 m
Mûrier 3,50 m 3,50 m
Peuplier noir 4 m 4 m
Peuplier blanc 4 m 4 m
Poirier à feuilles d’amandier 2 m 2 m
Poirier domestique 3 m 3 m
Sophora 3 m 3 m
Sorbier domestique, cormier 2 m 2 m
Tilleul 3,50 m 3,50 m


Poirier de Reillanne (Alpes de Haute-Provence), circonférence 5,20m


Peuplier noir de Rustrel (Vaucluse), circonférence 6,95m